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 Cours 11 - 30/01/12

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Sophie
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Cours 11 - 30/01/12 Empty
MessageSujet: Cours 11 - 30/01/12   Cours 11 - 30/01/12 I_icon_minitimeMer 8 Fév - 2:06

Attention: je n'ai PAS corrigé l'orthographe, faites attention aux fautes et aux répétitions.

NB :
Rupture du théâtre actuel avec le théâtre classique.
Les règles classiques vont devenir le canon absolu jusqu'à 1850. Si les règles n'étaient pas respectées, le public huait la pièce.

Explication du dilemme cornélien :

EXTRAIT Ferdinand Brunetière « Les Époques du théâtre français » Mais ce qui ...

Ancienne idée : opposition entre la morale et le devoir, et de l'autre côté, un sentiment personnel (honneur, amour). Simplification de cette définition : rechercher dans nos tragédies l'opposition entre deux morales différentes qui sont inconciliables, la morale publique (les règles institutionnelles qu'on nous apprend à l'école, etc.) et la morale privée, personnelle (aspirations personnelles des personnages, comme l'honneur dans Le Cid ou l'amour dans Médée). Les personnages de Corneille sont tiraillés par ces deux idéaux.

Idéaux aristocratiques à travers les siècles :
- MA : idéal chevaleresque et courtois (aristocratie)
- Renaissance : gentilhomme (aristocratie), homme touché par les règles humanistes, qui se destine à une carrière militaire ou de cours
Période de crise avec les guerres de religions, les mœurs se relâchent.
- Sous Louis XIII : moral aristocratique dépravé : individu orgueilleux au-dessus des loi (frondes, les nobles se posent en concurrents). Richelieu et Mazarin après lui vont « domestiquer » les nobles, les retirer des châteaux de province, les installer à Paris et les rendre dépendants du roi
- Louis XIV : idéal de l'honnête homme, idéal de soumission au roi.
- Après : idéal du libertin, façonné par les philosophes des Lumières.

Les héros de Corneille sont sous l'idéal de Louis XIII, contrairement à Racine. Il se trouve encore dans l'individualité. C'est le cas de ses héros. Ils ont un aspect sublime, ils ont la volonté de mettre en acte leurs désirs individuels. En confrontation totale avec la morale publique qui s'impose à eux. Héros égocentriques. Au péril de leur vie, juste pour la beauté du geste, ils vont se suicider sur scène, etc. Ils sont prêts à tout pour leurs désirs. Différent de l'idéal courtois (cf Tristan et Iseult, qui veulent revenir dans la loi, ici ils s'inscrivent hors de cette loi volontairement).

Lecture de Médée par Corneille.

EXTRAIT Corneille, « Médée » « Nérine : Que sert ce grand courage »

On creuse ici la psychologie des personnages. Pour cela que dans le Médée de Corneille, on ne peut dire qui est le véritable héros : Jason (présenté comme calculateur et séducteur) ou Médée (qui tue ses enfants mais qui est trompée). La morale publique permet à Jason d'agir comme il veut envers sa femme, qu'il répudie soi-disant pour le bien de l'État. Mais on ne peut pas faire de Médée une héroïne car elle a une attitude contestable, c'est un personnage négatif. Mais il la rend humaine. Elle est également habitée par une passion qui la gouverne, la vengeance, mais elle est bafouée par son mari. Elle est seule dans un royaume étranger et va devoir gagner le soutien du roi Egée. Position délicate et pitoyable, sans appui. Son destin est soumis au bon vouloir de son hôte et de son mari, comme beaucoup de femmes à l'époque.

Traits généraux du théâtre classique

EXTRAIT : Kibédi-Varga, « Scènes et lieux de la tragédie » « A première vue... »

- La scène d'exposition :

Il y a au début des pièces classiques une scène ou deux d'exposition. Ça peut prendre plus d'une scène, mais pas plus d'un acte. Ça peut paraître artificiel mais on l'accepte (licence théâtrale). Souvent un personnage qui a beaucoup de choses à dire, et un autre va juste venir demander des informations, il va avoir des répliques assez courtes (un personnage narrateur et un artifice pour soutenir le dialogue).

On y met en place le chronotope, on doit vous dire quel est le genre, on présente les premiers éléments de l'intrigue et, surtout, on présente les personnages. Sans oublier l'accroche : on nous donne envie de rester dans le théâtre et de connaître la suite. Des procédés comme le suspense (L'avare : on en parle beaucoup pendant une scène, on appelle la pièce « L'Avare », mais il n'arrive pas tout de suite = procédé de l'arrivée tardive, pour maintenir le suspense), et de la double énonciation (quand narration dans l'exposition).

EXTRAIT : Corneille, L'illusion comique « Dorante : Ce grand mage... »


Réplique qui présente Alcandre, mage qui vit dans une grotte. Comme bonimenteur dans cinéma muet.
Donc ici, presque tout : intrigue (quête du fils perdu), personnages présentés, genre.

Cette scène est baroque par son décor (lieu isolé naturel, nature hostile, lieu qui fait un peu peur), climat surnaturel qui apparaît (pouvoirs magiques). Univers rempli de signes impalpables, monde des ombres, jeu de correspondance possible entre grotte obscure qui serait scène, etc. Qui installe sur scène l'idée que le monde est un théâtre. D'ailleurs, les personnages vont mettre en abyme le monde de la pièce et du théâtre en mettant en scène une pièce dans cette pièce. Grotte où évolue le commerce des ombres : clin d’œil à Platon (important aussi pour les Baroque) : allégorie de la caverne :

EXTRAIT Platon, « La République » « 514 a »

Tendance à revenir vers ce qu'on connaît. Le Baroque imagine le théâtre comme la caverne de Platon.

Le théâtre classique du XVIIe siècle n'a plus la même conception, on n'imagine plus que la réalité a plusieurs interprétations possibles, on est dans un modèle différent.

Ici, même si Médée, la scène d'exposition est classique :

EXTRAIT Corneille « Médée », « Pollux : Que je sens... »

Qu'est-ce qu'une scène d'exposition classique ? Ça revient à se demander ce qu'est une pièce classique :

EXTRAIT Boileau « Art poétique » « Il est certains... » (déjà vu)

- 1. L'idéal de clarté : la langue, le style doit être claire, et la mesure de toutes choses est la raison (héritage de Descartes). C'est une petite règle qui n'est pas dans les grandes règles générales.

EXTRAIT Boileau « Que le lieu de... »

- 2. Règle des trois unités : un lieu (décor), un jour (24h), une action ; unité de lieu, de temps, d'action.

Trouver l'intrigue générale (Médée : la vengeance de Médée)

EXTRAIT Boileau « Que le trouble... »

- 3. Structure narrative de la pièce : une scène d'exposition, nœud (point culminant de l'action), éventuellement un coup de théâtre (qui change ce qu'on avait connu de la pièce), enfin dénouement (qui doit donner la solution, très important).

EXTRAIT Boileau « Jamais au... »

- 4. Règle de vraisemblance : la pièce doit être vraisemblable (vrai= réalité des spectateur, dans la salle, vraisemblable= fiction, et non la société mise en scène, sur scène)(pour ça que le contexte des tragédies est l'Antiquité, différent de la cour)(les baroques vont peindre la réalité du temps avec les contemporains, mais dans le classique, on met une distance entre la réalité et la scène).

EXTRAIT Boileau « Que la nature... »

- 5. Comédie basée sur l'observation de la nature de l'homme contemporain. On choisit un de ses travers (jalousie, avarice, etc.) et on va le mettre en scène pour éduquer le spectateur. On observe la vérité de l'homme et on la transpose pour montrer un défaut pour éduquer et faire prendre conscience de ce défaut. Spécifique au comique.

EXTRAIT Boileau « Le comique, ... »

- 6. Une des grandes licences théâtrales : quand on fait parler les personnages d'une comédie, même si c'est pour faire rire les gens, ils doivent parler un français pur et correct, soutenu même. Mais ce n'est pas pour autant qu'on prône le vers. Le vers ou la prose : effets de mode.

Molière

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière : il a fondé un théâtre, L'Illustre théâtre. Troupe. Il se heurte à un problème culturel, institutionnel : à Paris, il n'y a qu'un ou deux théâtres installés, monopole, privilège. Donc il ne peut s'installer, il ne peut faire que les tournée de campagne. Il va travailler sur le répertoire des italiens, sa fameuse source d'inspiration. C'est là qu'il atteint un niveau suffisant pour plaire au Prince de Conti qui le protège et qui l'installe auprès du roi. Il lui donne un statut qui n'avait pas existait avant : troupe royale. Troupe qui va suivre le roi partout où il va. Le roi offre aux nobles qu'il a rameutés autour de lui des spectacles continuels.

Son premier triomphe est Les Précieuses ridicules, pièce écrite pour le roi et sa cour, ne se moque pas des vraies précieuses. Sommet de son œuvre : Le Tartuffe (dévot hypocrite), Dom Juan (contre l'amour hypocrite) et Le Misanthrope (à la limite de la tragédie, pas vraiment comique, fuit l'hypocrisie du monde, le personnage a quelque chose de pathétique). Suscite le pathos alors qu'il est censé faire rire et éduquer.

Ses très nombreux succès lui valent la protection du roi mais la jalousie d'autres qui n'ont pas eu ces faveurs, comme Lully. Également la haine des gens qu'il tourne en ridicule. On pourrait résumer sa vie comme une lutte permanente contre des adversaires. Cette lutte atteint un paroxysme avec Le Tartuffe. Procès qui dure 5 ans, il en ressort vainqueur et très affaibli. Il meurt très jeune, à 51 ans. Sa troupe périclite très vite après sa mort.

L'Avare. Pièce de caractère (part d'un défaut humain). Harpagon souffre d'avarice. Nom des personnages de Molière souvent désuets, noms connotés. Ses deux enfants : Cléonte et Elise. Valet : Valère, qui est le héros de la pièce. Valère retrouvé pendant naufrage. Il a perdu la mémoire. Il a sauvé Elise. Harpagon a donc une dette envers lui et le prend comme valet. Quête d'Harpagon : argent. Quête de Valère : l'identité. Quête des jeunes : l'amour.

Tableau S.I. etc.

Mise en scène de quiproquos, un des ressorts des comédies classiques. Comique de répétition aussi. Dupe : victime du double-jeu.

EXTRAIT Molière, L'Avare « Harpagon »

Commedia dell'arte

Théâtre italien, itinérant au début, installé à Paris ensuite. Fascination pour l'Italie durant le XVIe, pour rappel. Molière aurait découvert la tradition de la commedia dell'arte avec son grand-père dans les foires à Paris. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'est inspiré du fonctionnement de la commedia dell'arte.

Repose sur des canevas fixes, typés, stéréotypés. A partir de ce canevas, acteurs typés également qui improvisent en fonction des réactions du public. Chaque personnage est un type qui a un trait de caractère principal. Il y a par exemple le type d'Arlequin, personnage très pauvre qui a un costume rapiécé. Pauvre mais aimé de la belle jeune fille, Colombine. A côté de ça, il y a le Docteur, un savant ridicule qui parle longuement avec du « latin de cuisine ». On peut rajouter Brigghella, le fondateur du type du valet de comédie. Valet intriguant qui va favoriser les mariages et servir d'intermédiaire. Vénal également. Il y a aussi Pantalon, type du vieillard avare ridiculement amoureux d'une jeune fille.

Influence sur Molière :

IMAGES costumes Pedrolino, etc.

On peut dire que Valère correspond à Arlequin. Colombine = Elise et Marianne. Panatolon est Harpagon. Les rôles principaux de la pièce correspondent à des types de la commedia dell'arte.

TABLEAU : « La règle de la comédie classique »

Faire rire et éduquer.
Langage familier et correct
Personnages viennent de la bourgeoisie (famille)
Lieu unique, maison bourgeoise
Temps : A l'époque de l'auteur pendant 24 heures.
Action : scène d'exposition, 5 actes, une seule intrigue et un dénouement heureux.

Les continuateurs :

A partir de 1685, on dit que la période classique se termine, ce parce que Louis XIV va tomber dans une sorte d'obscurantisme, dans une sclérose dévote. Il va changer, il va moins favoriser les arts, la comédie et la tragédie classiques vont en prendre un coup. Longue période d'obscurantisme (révocation d’Édit de Nantes, destruction de l'abbaye de Port-Royal des Champs). Il va expulser les comédiens italiens de Paris en 1694, il limite le théâtre à la Comédie française (dirigée par le roi - en 1680), il empêche le théâtre de se développer à Paris. Mais quand même un peu théâtre de foire. La Comédie française a le privilège de représenter des scènes classiques. Et monopole. Seule autre scène officielle : l'opéra, mais scènes de musique et de danse, spécialisation. Sclérose de la tragédie et de la comédie française, les grands auteurs sont morts. Le roi meurt en 1715, et tout d'un coup le théâtre s'ouvre à la concurrence. Les italiens reviennent d'ailleurs. Plusieurs types de salles.

Depuis le MA, tradition de théâtre de foire, qui va prendre beaucoup d'importance au XVIIIe siècle. D'abord, il s'embourgeoise, ensuite il change de nom. Plus le théâtre de foire mais le Boulevard. Théâtre du Boulevard. Contre-théâtre, concurrence. Autre différence : plus sur des tréteaux mais dans des salles.

Quatre types de théâtres :
- la Comédie française, qui continue à faire de la tragédie classique (qui aura un gros succès jusqu'en 1750, un des grand auteur : Voltaire), sans faire évoluer le modèle, mais ils transposent le contexte antique au contexte historique français. Vers 1750, elle va se tourner vers un nouveau genre, éphémère mais important, le drame bourgeois, qui va remplacer la tragédie.
- le théâtre de foire qui devient théâtre du Boulevard. Plusieurs salles installées. Farce remplacée par l'opéra comique (l'opérette aujourd'hui), pièce qui alterne le chant avec la récitation normale. L'une des salles s'appelle l'Opéra comique.
- le Théâtre-Italien. Les Italiens reviennent en 1716 avec la Commedia dell'Arte. Le pouvoir royal va vouloir les faire disparaître en les fusionnant avec l'Opéra Comique, la salle. Donc disparition en 1762.
- le Théâtre de société, pour les artistes de salon qui jouent en cadre familial. Politique et privé. Grande liberté idéologique. Dans ces salons, on va voir des pièces qui développent des thèmes subversifs. Ils développent leur genre à eux : la parade (comme Barbier de Séville).

A chacune de ces salles et de ces types de théâtre correspond donc un genre.

Le drame bourgeois va disparaître dans le mélodrame.

Début du XVIIIe siècle : renouveau du théâtre qui aboutit à une nouvelle théorisation du théâtre. On arrive aux premiers essais sur le théâtre, comme Le Paradoxe sur le comédien de Diderot. En plus, il invente le drame bourgeois (qui remplace la tragédie), en 1757 (disparaît en 1780). Le genre des philosophes des Lumières. Son essai reste très important. Copie du modèle anglais.

Le XVIIIe siècle au théâtre est très important pour la comédie, dans la lignée de Molière. Les deux grands auteurs sont Marivaux et Beaumarchais.

Marivaux était d'abord un auteur qui a travaillé dans plusieurs genres, notamment dans le roman (il a écrit des romans en avance sur son temps, pas reconnue) et dans le théâtre (environ 35 pièces). Succès fulgurant mais très court au théâtre, il sera oublié de son vivant. Marivaux ruiné également (à cause de l'inflation causée par la monnaie papier). Indépendant, n'appartient pas aux philosophes des Lumières. Refuse de se reconnaître d'un mode de pensée. Il était croyant et élu à l'Académie française quand même, donc a accepté cela quand même. Marivaudage, pièce de théâtre avec une intrigue amoureuse légère, divertissante.

L'île des esclaves, pièce à message politique. Partie politique de son œuvre (aussi La Colonie, qu'on a vu comme la préfiguration du communisme). Côté pédagogique dedans, on sent qu'il veut s'adresser au public noble autour de lui pour l'éduquer. Education à l'engagement politique : nouveau par rapport à Molière.

Histoire : naufrage, héros se retrouvent sur une île dont les habitants sont des anciens esclaves qui ont constitué une république.

EXTRAIT Marivaux « L'île des esclaves » « Trivelin, avec cinq... »

Échange des rôles du maître et du valet. On a vu, a posteriori, une annonce de la révolution française dans cette pièce, même si pièce écrite pour des nobles.

Excès de finesse du langage qu'on appelle le marivaudage. Excès de finesse, badinage amoureux. Singé après. Vaudeville découle de Marivaux, mais Marivaux au-dessus du vaudeville.

Il traite ses personnages avec humour et ironie, mais ne les livre pas au ridicule. Il dépeint la psychologie de ses personnages avec beaucoup de finesse. Molière, lui livrait ses personnages au ridicule (d'ailleurs, quand Molière parle d'amour, c'est un sentiment contrarié par des circonstances externes, tandis que chez Marivaux, on l'analyse dans le personnage lui-même)(grâce à La Princesse de Clèves qu'il y a une évolution de ce style).

Tentation de mélanger Marivaux avec les libertins, parce qu'il place ses personnages dans des situations expérimentales, expériences psychologiques, mais pas la même chose. Jeu qui n'est pas pervers, contrairement à Laclos, Sade et autres qui vont faire la même chose mais avec idée de manipulation perverse. Chez Marivaux, l'idée est de comprendre les sentiments.

EXTRAIT séquence prof Marivaux et Loft.

Autre très grand auteur : Beaumarchais. Connu pour la trilogie de Figaro. Personnage fascinant. Il a fondé la société des auteurs dramatiques par exemple. Excellent continuateur de la comédie de caractère de Molière, et a repris un personnage de la Commedia, le valet, et en fait un type universel, Figaro. Figaro devenu un symbole de la révolution française (valet contre le maître), personnage qui existe encore aujourd'hui. Ici, le valet parle à son maître d'égal à égal (alors que chez Molière, différence de classe marquée).

EXTRAIT Beaumarchais « Le Barbier de Saville » « Le Compte, à part. Cet homme... »

La relation maître-valet qu'on retrouve ici, on retrouve la même dans Jacques le fataliste de Diderot. On retrouve dans les deux aussi un valet qui a compris que son maître a besoin de lui pour s'occuper des choses de la vie courante. Le valet lui fait sentir alors que le statut du maître est redevable au statut du valet, et il lui fait comprendre qu'il peut être traité d'égal à égal parce que l'un dépend de l'autre. On peut ainsi mettre en scène des valets plus intelligents que leur maître. Il lui fait sentir qu'il y a une inter-dépendance mais il ne se rebelle pas contre son rôle, il lui fait comprendre qu'il veut un meilleur traitement.

Vie de Beaumarchais rocambolesque, plein de rôles différents. Il a fondé la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en 17??. Protection des droits d'auteurs, le fait parce qu'il est outré de voir comment fonctionnent les privilèges. Petit à petit, on va instaurer les droits d'auteurs grâce à l'action de cette société.

EXTRAIT BAETENS « Le combat du droit d'auteur »


6.6.2. Naissances du roman moderne

Évolution du mot « roman » :
Au XIIe siècle, le mot roman venait de langue romane, la langue vulgaire. Puis, petit à petit, en plus de désigner la langue, ça a aussi désigné le texte. Surtout au XIVe siècle qu'on se met à désigner du nom de roman des textes narratifs, littéraires, qui se distinguent de la chanson de geste. Donc de langue romane vers roman courtois, une avancée vers le sens moderne.
Du XVe au XVIIe siècle, le roman désigne souvent des romans d'aventure. Texte en prose qui raconte des aventures. Mais dès cette époque-là, le terme est utilisé péjorativement dans le sens de mensonge, invention, faribole, etc.
Au XVIIe et XVIIIe siècle, on a encore un nouveau sens : récit imaginaire d'aventure amoureuse (presque tous les sens depuis le début, mais avec « amoureuse » en plus). Ça aussi, ça va longtemps coller au roman, cette idée de sentimentalisme. Au même moment, au XVIIe, des traits d'époque ne vont pas survivre, comme le fait que le roman doit avoir une portée instructive, roman didactique. Aussi au XVIIe qu'on va décider que le cadre du roman doit être historique (préfigure le roman historique actuel). Côté instructif et cadre historique donc.
Pas encore sens moderne du mot. Le roman tel qu'on le « pratique » aujourd'hui a été institué au XIXe siècle. Son âge d'or. Puis est devenu le genre prépondérant au XXe siècle.

Donc avant : expériences, expérimentations.

Aujourd'hui, les théoriciens s'arrachent les cheveux sur la définition du roman (pas une définition à retenir). Les traits qu'on retient pour les définir posent problèmes car contre-exemple pour chacun mais les voici :
- texte en prose,
- genre littéraire,
- fictionnel,
- plutôt long,
- avec des personnages complexes
- etc.

A) Le fondateur en français : Gargantua (Rabelais):

Rabelais et Gargantua sont devenus des mythes littéraires français. Retenir que Rabelais a eu une carrière monastique (ce qui peut paraître étonnant pour le grand humaniste qu'il a été), il a été moine toute sa vie, et a même été contraint de changer d'ordre pour pouvoir lire des textes interdits par son ordre. Il a été interdit par la Sorbonne, caution morale des religieux en France. Mais il a bénéficié de la protection de personnes haut placées. Son œuvre se destinait au milieu aristocratique. Son œuvre a l'air populaire et vient d'un milieu populaire, fond populaire marqué par le MA, mais pas destiné au peuple, mais plutôt aux humanistes.

Gargantua est le père de Pantagruel mais Pantagruel a été écrit avant Gargantua. Encore trois suites après, mais le cinquième livre pose encore problème. Le nom de Gargantua :

EXTRAIT Rabelais « Gargantua » « Par cest... »

Référence à un livre mais fantaisiste. Roman qui pose des problèmes de classification. Roman qui prétend encore appartenir au MA. Vrai que fils de roi qui va être éduqué et qui va faire la guerre. Education faussement médiévale, mais plutôt humaniste, remet en question beaucoup de traditions médiévales. Parodique, initiatique, etc. Quelque chose d'expérimental mais, surtout, d'unique en son genre. Au XVIe siècle, alors que le roman très prisé au MA, il connaît une crise au XVIe. Roman pratiqué presque uniquement par Rabelais. Le roman avait pris au XVe siècle la mauvaise réputation de mensonge, et les humanistes n'ont pas voulu remettre ce genre-là en avant. Pourtant, genre nouveau qui aurait pu convenir aux humanistes, genre idéal pour faire des expériences, des nouveautés. Il permet également de faire parler des personnages pour faire passer des messages humanistes. A l'époque, les gens lisaient pourtant beaucoup de romans médiévaux, donc reste un mystère que ça n'ait pas été plus exploité. Mais mauvaise réputation donc. Au XVIIe encore, genre décrié. Ce à partir du XVe donc, car « faux, mensonger, léger ».

L'invention du roman moderne, pas Gargantua mais Don Quichotte de Cervantès (1605, suite en 1615). Pour influence comparable : Madame Bovary. Roman très important comme l'est Madame Bovary donc.

B) La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette

XVIIe : siècle de renaissance du roman. Beaucoup de roman pendant les périodes de régences, périodes de relâchement. Par contre, à la fin du règne de Louis XIV, alors que la censure est là et qu'il est plus rigide, le roman explose et son envol ne s'arrêtera plus jusqu'à aujourd'hui. Beaucoup de choses qu'on ne lit plus, du coup on va classer en catégories :
- roman baroque (Don Quichotte, L'Astrée, L'autre monde de Bergerac - roman libertin plus -, Clélie de Madeleine de Scudéry - roman précieux), englobe des choses très différentes et qui ont des idéologies opposées.
- roman comique (plus lu non plus). But de la comédie : peindre la réalité pour donner une leçon de morale. Précurseur du réalisme (Roman comique de Scarron), hérite de la tradition antique du roman (« Satiricon » de Pétrone, « L'âme d'or » d'Apulée), tradition pas encore ressuscitée. Mélangé à une nouvelle tradition qui est le roman picaresque espagnol. Roman picaresque espagnol + roman comique.
- roman galant et historique (à retenir). Dans ce genre-là que le roman va atteindre sa forme la plus achevée au XVIIe siècle. Madame de La Fayette avec La Princesse de Clèves. Ça met en place le roman moderne.

Madame de La Fayette est une héritière des Précieuses, elle les a connu. Elle appartient à une aristocratie ancienne, féodale. On a vite considéré ce roman comme le modèle du roman d'analyse psychologique. Ne pas le confondre avec un roman d'amour. Il parle d'une passion, mais ça va plus loin : analyse psychologique donc. Ça sert de modèle aux romanciers futurs.

Elle publie ce livre sans nom d'auteur, elle prétend ne pas en être l'auteur alors que tout le monde sait que c'est bien elle l'auteur. Tradition médiévale de Charles d'Orléans qui écrivait pour le plaisir de sa cour mais pas pour la reconnaissance. Genre décrié jusqu'à elle. Romans baroques cherchent une liberté créatrice mais subversive, et romans comiques plus « vulgaires », donc pas lettres de noblesses. Elle refuse dont la paternité du roman qui est un grand succès qui va plus loin que le cadre du salon.

On trouve des traces de la préciosité dont elle a hérité : idée d'un sentiment amoureux dans mariage et hors mariage (idée du sentiment amoureux contrarié). Mais aussi tableau des mœurs du siècle précédent. Se passe à l'époque d'Henri II, époque de La Pléiade (début d'un déclin total car début des guerres de religions). Elle commence l'histoire à la mort d'Henri II. Fin d'une époque. Moment où la société aristocratique féodale va être complètement remplacé. Elle a compris continuité entre mort d'Henri II qui représentait une époque et Louis XIV, époque où les nobles ont perdu beaucoup de choses, aussi bien privilèges que perte morale.



Essentiel matière examen jusqu'à la fin de ce cours-ci.
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